Le département de l’Aisne est le département où la part de personnes en difficulté de lecture est la plus élevée. La situation est particulièrement alarmante pour les jeunes de 16 ans en difficulté de lecture qui représentent 17% de la population, contre 11,5% en France. A l’heure du numérique, où les outils se multiplient et nécessitent un usage de la lecture pour un grand nombre de démarches quotidiennes, la nécessité d’agir collectivement s’impose.
Le Département n’a pas de compétence particulière en matière d’illettrisme. Mais il s’est engagé depuis longtemps sur ce dossier en contractualisant avec le Ministère de la Culture le développement d’une politique ambitieuse en faveur de la lecture. Il s’appuie notamment sur sa politique sociale, sa politique d’accompagnement des structures de remédiation aux savoirs de base et sur sa compétence en « lecture publique » portée par la Bibliothèque départementale de l’Aisne (BDA), structure qui fédère un réseau de 114 bibliothèques sur le territoire.
Les élus et services du Département se sont investis aux côtés des services du préfet pour la mise en place de cette feuille de route qui permet de gagner en efficacité en ciblant mieux les actions au profit des publics concernés.
L'opération premières pages
Toucher tous les publics
En matière de lutte contre l’illettrisme, le Département est d’ores et déjà très engagé dans la création de partenariats entre les élus, les acteurs de la culture et ceux de l’action sociale. Cet investissement s’illustre par des mesures de lutte contre la pauvreté, par le développement de la lecture et des pratiques culturelles pour les jeunes ainsi que par un panel d’actions en direction des publics dits « éloignés, empêchés et spécifiques ». La labellisation des actions de la BDA en direction de la petite enfance comme l’opération « premières pages » en est un exemple, tout comme la découverte du livre et de la lecture au sein des UTAS. Un poste de médiatrice spécialisée a été créé afin de coordonner ce type d’actions.
Le Département accompagne également financièrement les porteurs de projets spécialisés dans la réappropriation de la langue et de l’écrit. C’est le cas par exemple de la compagnie “Petits gros mots“ qui propose à Laon des ateliers de remédiation et l’utilisation du jeu théâtral pour l’appropriation de la langue française.
Accompagner vers le numérique
Déjà très engagé dans la transition numérique, le Département accentue encore son investissement en la matière : 17 000 pass numériques ont été mis en circulation afin d’aider les publics éloignés à devenir autonomes par des formations adaptées. 16 conseillers numériques ont également été recrutés dans le cadre du plan de relance afin de compléter le maillage territorial. Pour aider les parents dans les usages du numérique, le dispositif « territoire numérique éducatif » continue d’être déployé dans les collèges, écoles et lycées tandis que le Département intensifie également les formations pour ses agents, tout particulièrement les travailleurs sociaux.
Sur le plan des infrastructures, le Conseil départemental réaffirme également son soutien aux collectivités en les accompagnant pour la construction et l’équipement de lieux de médiation. C’est notamment l’un des volets du dispositif Aisne partenariat investissement (API).
Enfin, de grands espoirs s’expriment aussi quant à l’arrivée prochaine de la Cité internationale de la langue française qui est en cours de réalisation au château de Villers-Cotterêts. Rappelons que cet équipement de grande envergure se construit sur le lieu même où fut ratifiée, en 1539, l’ordonnance de Villers-Cotterêts qui instaura l’usage du Français dans tout le royaume. Il sera bien évidemment un levier privilégié pour la lutte contre l’illettrisme et pour l’insertion sociale par une meilleure maîtrise de la langue française.
Le chateau de Villers Cotterets