La dernière session de la mandature est à nouveau marquée par la crise sanitaire, ses conséquences et le poids des dépenses sociales qui s’accroît. En dépit de ce contexte, le Département maintient le cap avec une politique volontariste : des moyens sont déployés pour faire face, accompagner les Axonais et poursuivre les efforts engagés pour rendre le territoire attractif.
Solidarités, investissements : maintenir le cap
Le compte administratif 2020 a été approuvé. L’année a notamment été marquée par une baisse des taux de réalisation, liée aux retards de travaux consécutifs à la crise et aux changements d’équipes municipales. « Nous avons toujours équilibré le budget, sans remettre en cause les politiques menées, tout en ajoutant de nouveaux dispositifs. Nous devons maintenir les niveaux d’intervention sur le territoire, aux côtés de nos partenaires, tout en maintenant nos politiques facultatives » a résumé le Président.
La crise a stoppé momentanément la trajectoire budgétaire vertueuse du Département. « L’action sociale représente 72,2% des dépenses totales de fonctionnement, c’est énorme ! » L’Aisne doit assumer des dépenses supérieures à la moyenne des autres Départements (plus de 61 M€ de différence). Entre 2019 et 2020, le RSA a progressé de 107,3 M€ à 113,9 M€, soit 6,2 %. Au total pour les 3 allocations de solidarité (APA, PCH et RSA), le reste à charge pèse plus pour l’Aisne (+ 13 M€ par rapport à d’autres Départements). A moyen terme, la question de la recentralisation du RSA sera une priorité. « C’est un changement majeur qu’il faut impulser : depuis des années nous avons un traitement social du RSA, en donnant une allocation pour pallier l’absence d’un emploi, or il faudrait un traitement sociétal, en donnant une place dans la société aux bénéficiaires et en les rémunérant pour cela. »
Le Département a dû augmenter son recours à l’emprunt : 39,6 M € dont 11,8 M€ d’emprunt COVID. « La trajectoire de stabilisation de la dette, qui avait été ténue en 2019, n’a pas pu être maintenue en 2020. Cette dégradation est temporaire et le cap d’une stabilisation doit être repris en 2021 » a résumé le président avec optimisme.
Poursuivre les efforts
L’année 2020 réserve également de bonnes surprises : l’épargne brute est en hausse de 1,3 %, permettant de financer des investissements sur fonds propres. Le Département a bénéficié de recettes exceptionnelles, notamment au titre du plan pauvreté (0,6 M€) ou du plan Taquet (2 M€). « Je vois les choses positivement, nous avons eu des moyens pour l’emploi, l’insertion, la protection de l’enfance, pour le numérique, la téléphonie (plan new deal), sans oublier le pacte Sambre-Avesnois-Thiérache, il faut le souligner ! »
Enfin, la péréquation est en hausse de 4,5 M€. « C’est le résultat des travaux que nous menons avec l’ADF, nous avons gagné 24 M€ depuis 2015, ce n’est pas rien mais la partie n’est pas finie ! Il faut poursuivre les efforts pour obtenir davantage de péréquation et surtout une meilleure compensation des allocations individuelles de solidarité. L’Etat n’est pas encore au rendez-vous. »
Un budget supplémentaire pour 2021
L’année 2020 étant budgétairement bouclée, des reports ont été affectés au budget 2021. La décision modificative approuvée à l’unanimité a permis de réinjecter près de 8 M€ dans les politiques départementales.
SENIORS ET HANDICAP (2,3 M€)
- 500 000 € en soutien aux SAAD (Services d'Aide et d'Accompagnement à Domicile) pour l’amélioration des conditions de travail et de rémunération des professionnels du secteur
- 800 000 € pour le paiement de la PCH (prestation de compensation du handicap), suite à la hausse du nombre de dossiers en cours
- 200 000 € supplémentaires pour assurer le transport des élèves en situation de handicap
VOIRIE (2,27M€)
- 1 M € pour l’aménagement de la RN2
- 573 000 € pour des travaux de réhabilitation menés par la SNCF sur le pont franchissant la voie ferrée (RD1) à Breny
- 60 000 € pour la rénovation par l’USEDA de l’éclairage public le long de la RD1044 à Urvillers
- 312 000 € pour la régénération par la SNCF de la ligne ferroviaire entre Fismes et La Ferté-Milon
- 330 000 € pour la remise en navigation du canal de la Sambre à l’Oise
INSERTION ET LOGEMENT (1,2 M€)
Depuis juin 2020, le nombre de bénéficiaires du RSA est en baisse de 2,4 % (chiffres au 1er avril 2021) grâce aux mesures du plan Aisne Actifs Plus : déploiement de 7 référents de parcours au sein des UTAS pour accompagner les demandeurs d’emploi, l’organisation des Journées Aisne Actifs Plus (octobre 2020 et mai 2021), la mise en place de la plateforme aisne-actifs.com (mise en relation d’employeurs locaux avec les profils les plus adaptés à proximité), financement de 100 contrats aidés en secteurs marchand et non-marchand, etc.
De nouvelles mesures sont déployées pour faciliter l’accès à l’emploi des bénéficiaires du RSA :
- 240 000 € pour la mise en place d’un accompagnement intensif des allocataires du RSA, orientés à Pôle emploi, demandeurs d’emploi depuis plus de 2 ans
- 417 480 € pour le cofinancement de 70 contrats aidés supplémentaires dans les 62 EHPAD de l’Aisne
En matière d’aide au logement, 400 000 € supplémentaires sont alloués au Fonds de Solidarité Logement (FSL).
CULTURE
- 200 000 € pour soutenir le Familistère de Guise impacté par la crise et 123 000 € dans le cadre du programme des Petites villes de demain (plan de relance)
JEUNESSE ET ÉDUCATION
- 250 600 € pour les bourses départementales aux étudiants (politique facultative) pour l’année 2021-2022
- 500 000 € pour le financement d’opérations spécifiques dans les collèges départementaux
Un territoire attractif et numérique
Depuis plusieurs années, le Département a fait du déploiement de la fibre une priorité. Le réseau sera achevé en 2022. « C’est un gros chantier ! Aujourd’hui les droits de mutation découlant des transactions immobilières sont en hausse, c’est certainement lié » se réjouit le président. En effet, l’accès à la fibre est un levier d’attractivité, particulièrement en temps de crise où le télétravail se déploie massivement.
Le Département se penche désormais sur une nouvelle feuille de route départementale pour identifier les besoins du territoire en termes d’usages numériques, définir le rôle de chacun des acteurs, coordonner le développement des usages numériques pour garantir la transformation numérique du territoire, développer des projets et partenariats à court et moyen termes.
Les élus départementaux ont approuvé la création d’un conseil départemental du numérique réunissant toutes les parties intéressées pour définir cette feuille de route collectivement (50 000 €). A noter que le Département pourra bénéficier de financements européens pour l’accélération de sa transition numérique.
Pour rappel en 2018 le Département avait acté dans le SDUS (stratégie départementale des usages et services numériques) des thématiques prioritaires, avec des avancées considérables dans ces domaines :
- 100% des collèges fibrés d’ici la fin de l’année (3 collèges ne sont pas raccordés actuellement)
- Mise en place d’un ENT régional, identique de la primaire au lycée
- Création d’une numérithèque départementale (web radio, imprimantes 3D)
- Accompagnement par des ingénieurs pédagogiques
- Territoire 100 % numérique (seuls 2 Départements dont l’Aisne labellisés en France)
L’E-santé
- Télémédecine
- Téléconsultation
- Déploiement de la télé expertise
- Déploiement d’outils pour le maintien à domicile…
L’E-Administration
- Déploiement d’une quarantaine de téléservices (subventions aux partenaires, accès aux formulaires, etc.)
- Déploiement du parapheur électronique
- Equipements pour la visioconférence
- Déploiement du télétravail
- Accompagnement des collectivités
- Archivage numérique, etc.
La médiation des publics fragiles
- Déploiement de 17 000 pass numériques
- Embauche de 16 médiateurs numériques
Les nouveaux moyens déployés grâce au soutien de l’Etat et des fonds européens permettront de travailler sur la réussite scolaire (équipement des assistants familiaux), l’e-administration (vote électronique, salles de visio-conférence), l’accès à la culture (bibliothèque départementale numérique), la santé (équipement en tablettes des véhicules d’intervention des pompiers).