En septembre 1789, dans son pamphlet Discours de la Lanterne aux Parisiens qui lui permettra d’accéder à la notoriété, Desmoulins justifie les nécessaires exécutions d’aristocrates et les événements de juillet. Noblesse qu’il fustige et critique déjà dans La France libre, publié plus tôt la même année.
Avocat médiocre affecté d’un bégaiement handicapant ses plaidoiries, Camille Desmoulins se révèle être un journaliste engagé à la plume efficace. En 1792 , il fonde en collaboration avec Louis-Marie Stanislas Fréron, La Tribune des Patriotes qui comptera 4 numéros, et dont est tiré l’extrait suivant : « Mon cher Robespierre, il y a trois ans que je te donne ce nom… Fréron et moi nous ne t’abandonnerons pas sur la brèche au milieu d’une nuée d’ennemis. Les efforts de tous ces faux patriotes acharnés aujourd’hui contre toi seul, nous les diviserons en attirant sur nous leur haine et en combattant à tes côtés, non pour un homme, non pour toi, mais pour la cause du peuple, de l’égalité, de la Constitution qu’on attaque en toi ».
Sur les conseils de Robespierre et Danton, il crée ensuite Le Vieux Cordelier, journal qu’il rédige seul. Six numéros paraîtront entre décembre 1793 et janvier 1794. Les numéros 3 et 4 connurent un fort retentissement. Il y dénonce les excès de la Terreur et appelle à l’ouverture des prisons où ont été emprisonnés arbitrairement des milliers de citoyens.
Camille Desmoulins est arrêté le 31 mars 1794 et guillotiné le 5 avril place de la Révolution, en même temps que Danton.
Une imposante statue de bronze à l’effigie de Camille Desmoulins a été inaugurée en 1890 sur la place d’Armes de Guise. Réalisée par Amédée Doublemard, elle a été fondue sous l’occupation allemande avant d’être reconstituée à l’identique en 1923. Haranguant la foule en brandissant une branche de tilleul, la scène s’inspire des événements du 12 juillet 1789 au café de Foy où Desmoulins était monté sur une table pour inciter le peuple à prendre les armes.