Installé depuis la fin de l’année 1943 au moulin de La Coupille, le maquis de Saint-Algis réceptionne des parachutages et effectue des livraisons d’armes pour de nombreux réseaux de résistance dans l’Aisne, jusqu’à ce qu’il soit attaqué par les troupes allemandes le 7 juillet 1944, alors qu’une partie des maquisards étaient partis réceptionner un parachutage.
Dès 1941, des armes et des munitions sont récupérées et camouflées par les résistants de Thiérache ainsi que des mines et explosifs de l’armée française abandonnés lors des combats de 1940. Comme partout, la Résistance s’organise peu à peu et c’est en novembre 1941 que le docteur Pierre Fresnel, qui habite à Hirson, est contacté afin d’organiser la Résistance dans l’arrondissement de Vervins sous l’égide du réseau « Confrérie Notre-Dame ». Ce réseau dépend alors du Service de Renseignements de la France Libre, qui deviendra plus tard, le Bureau Central de Renseignements et d’Action (B.C.R.A.), et vise à recueillir des renseignements sur les troupes d’occupation allemande et leurs mouvements dans la région. Un mois plus tard, il reçoit la visite de Pierre Pène, ingénieur en chef des Ponts et Chaussées à Laon qui met alors sur pied l’Organisation Civile et Militaire, et un comité s’organise pour diriger cette organisation en Thiérache. Un agent d’assurance d’Hirson, Jean Merlin, est également chargé par le comité d’organiser la partie militaire du mouvement, et notamment de rechercher des terrains d’atterrissage et de parachutage qui seront ensuite homologués par Londres.
Jusqu’en novembre 1943, le poste de commandement du réseau de Résistance qui s’est tissé en Thiérache est installé à la clinique du docteur Fresnel à Hirson, tandis que les armes et le matériel sont entreposés dans les locaux de la maison Pelle et Merlin, rue Camille Desmoulins et rue du Quatre septembre à Hirson. Malheureusement le 9 décembre 1943, Pierre Fresnel est arrêté, mais libéré trois semaines plus tard et placé sous surveillance, toute reprise de contact avec lui restait dangereuse. Aussi à la fin de l’année 1943, face au besoin de constituer de nouveaux dépôts d’armes, mais aussi de disposer d’un lieu à l’écart pour entraîner des hommes, organiser les parachutages et planifier l’action clandestine, il faut un nouveau poste de commandement au réseau. C’est alors que Georges et Marie-Thérèse Armand, qui habitent à la ferme du Moulin Neuf à Saint-Algis, proposent au docteur Morice Sablon, l’adjoint de Jean Merlin, d’installer un maquis dans un moulin désaffecté dont ils exploitent les terres, au lieu-dit La Coupille, ce qu’accepte ce dernier.
Depuis le moulin de La Coupille sont ainsi préparées plusieurs actions de sabotage en 1943, mais à l’approche du débarquement allié, la Résistance continue de s’organiser en vue de passer à l’action. Au mois de mars 1944, les responsables de l’Armée Secrète (A.S.) de l’Aisne sont rassemblés à Saint-Quentin en présence du Délégué Militaire Régional (D.M.R.) Raymond Fassin (1914-1945) et du Délégué Militaire Départemental (D.M.D.) de Sarrazin, alias « Auvergne ». A l’issue de cette réunion, cinq groupements des F.F.I. sont ainsi constitués : le Groupement A (Arrondissement de Saint-Quentin), le Groupement B (Arrondissement de Laon), le Groupement C (Arrondissement de Vervins), le Groupement D (Arrondissement de Soissons) et le Groupement E (Arrondissement de Château-Thierry).
Cette nouvelle organisation, qui assure notamment à tous les groupes de résistants de recevoir des armes, des munitions et du matériel le moment venu grâce à des parachutages, vise à renforcer l'efficacité de la Résistance en vue de la Libération. Jean Merlin est alors désigné pour prendre la tête du Groupement C, charge à lui de recevoir les ordres du délégué militaire départemental que ce dernier aura lui-même reçu du général Koenig, commandant en chef des F.F.I., puis de les transmettre aux dix secteurs du Groupement C qui composent l’arrondissement de Vervins.
Les opérations à l’annonce du débarquement
L’attente des résistants du Groupement C ne sera pas longue, car les 27 mai et 1er juin 1944, des premiers messages d’alerte sont entendus sur les ondes de la B.B.C. : « La Sirène a les cheveux décolorés » et « La Cigale prend le métro », informant les résistants de l’imminence du débarquement à venir, et des mesures à prendre en conséquence. Afin d’entraver au maximum le déploiement des réserves opérationnelles allemandes vers la Normandie où doit avoir lieu le débarquement, différents plans sont en effet élaborés par le « Bloc Planning » du Bureau de Renseignements et d’Action de Londres (ex-B.C.R.A.), chargé de planifier en pratique la participation de la Résistance française dans le cadre de la stratégie alliée. Le 5 juin 1944, dès que la décision de lancer le débarquement le lendemain aux premières heures du jour est prise, 210 messages codés sont transmis à la Résistance française sur les ondes de la B.B.C. à partir de 21h15. Parmi eux, différents messages en fonction des régions appellent à l’application immédiate du plan Vert, destiné à paralyser le réseau ferroviaire par une série de sabotages. Est également mis en application le plan Tortue, destiné à paralyser le système routier dans le quart nord-ouest de la France, mais aussi le plan Violet qui prévoit le sabotage des lignes téléphoniques, le plan Bleu qui prévoit le sabotage des lignes à haute tension, ou encore le plan Rouge, qui signifie que l’insurrection armée de la Résistance doit être déclenchée.
Toutefois, dans l’arrondissement de Vervins, la mise en œuvre des consignes des Alliés pour perturber l’acheminement des renforts allemands vers la Normandie est sérieusement compromise. En effet, le 5 juin, le Docteur Fresnel est à nouveau arrêté à l’Entre-Deux-Bois près d’Etréaupont. Les services de sécurité allemands procèdent à près de 124 arrestations dans l’arrondissement de Vervins, et des chefs de secteurs sont arrêtés. Après quelques jours, ceux qui sont parvenus à passer entre les mailles du filet réussissent à se réorganiser pour mettre en application les différents ordres transmis par le haut commandement allié. Rapidement, les équipes de sabotages se mettent à pied d’œuvre, neutralisant de nombreuses lignes téléphoniques et voies de chemin de fer selon les plans Vert et Violet. En application du plan Tortue, de nombreux crève-pneus sont aussi répandus en de nombreux points des principales routes de l’arrondissement de Vervins, les panneaux indicateurs étant par ailleurs déplacés afin d’accroître la confusion des troupes allemandes.
Le B.O.A. s’installe au moulin de La Coupille
Depuis le poste de commandement du groupement C du maquis de La Coupille, les missions de parachutage s’organisent vers les différents terrains choisis par le Bureau des Opérations Aériennes (B.O.A.), structure mise en place par le B.C.R.A. pour superviser l’acheminement et l’exfiltration des agents et du courrier, mais également chargée de réceptionner les parachutages d’armes. Lorsque des parachutages y étaient prévus, des messages radios bien précis étaient diffusés à 12h15, 17h15 et 21h15, ce dernier horaire étant particulièrement déterminant car confirmant le parachutage qui devrait avoir lieu. Dès qu’un parachutage était confirmé, une équipe partait du moulin de La Coupille pour le terrain de parachutage afin d’y effectuer le balisage, et envoyait en morse avec une lampe la lettre correspondant au terrain en direction de l’avion. Ce dernier répondait alors et effectuait des cercles durant quelques minutes tandis que l’équipe au sol mettait en place le dispositif pour indiquer le sens du vent. Aux lumières de confirmation, l’avion lâchait alors ses containers. Afin d’éviter toute confusion, des petits émetteurs-récepteurs « Eureka » seront même employés à partir de l’été 1944 pour que les avions puissent communiquer avec l’équipe au sol. Au total, près de 24 terrains seront ainsi constitués avec un nom de code, même si tous ne serviront pas, et le B.O.A. réalisera plusieurs dizaines de parachutages dans le département de l’Aisne, principalement sous la supervision d’Arnaud Bisson, responsable départemental du B.O.A., lui-même sous les ordres de Pierre Deshayes, qui dirige la Région A englobant la Seine-Inférieure, le Nord, le Pas-de-Calais, la Somme et l’Aisne.
Mais à l’approche du débarquement, la chasse aux résistants s’accélère pour les autorités d’occupation allemande, et le chef départemental du B.O.A., Arnaud Bisson, doit quitter son poste de commandement de Saint-Quentin pour se mettre à l’abri avec ses hommes au maquis de La Coupille le 1er juin. Ayant entendu les messages à la B.B.C., des résistants choisissent eux-aussi de rejoindre le maquis, impatients d’être de ceux qui combattraient le moment venu. Le 3 juin, les maquisards de La Coupille sont ainsi rejoints par les gendarmes (et agents du B.O.A.) Edmond Bachimont, Georges Caron et Hector Polvent, qui venaient de déserter de la brigade mixte de Saint-Quentin, accompagnés de Jacques Leblanc. Le 4 juin, Arnaud Bisson et Florent Debuisson se rendent à Chauny au garage Logeon, et y récupère Georges Staveley, aviateur anglais abattu avec son Mosquito dans la région de Boulogne-sur-Mer, qu’ils ramènent au maquis de Saint-Algis. Quelques jours plus tard, Raymond Lobry et Alfred Carpentier, anciens F.T.P. de Guise, les rejoignent, suivis par André Dodart, qui était devenu en décembre 1943 l’adjoint d’Arnaud Bisson pour le sud de l’Aisne, et ils reçoivent même régulièrement la visite de Pierre Deshayes, leur responsable régional, recherché dans le Nord.
Au printemps 1944, ce sont près de quarante-cinq hommes qui vivent de manière intermittente au maquis de La Coupille, dans les fermes environnantes chez plusieurs habitants de Saint-Algis, entre les radios, les équipes de parachutages, de transport et de sabotage, sans compter les agents de liaison. Afin d’accomplir leurs missions, ils disposent de deux camions, d’une camionnette, de 2 véhicules légers et d’un groupe électrogène. Les livraisons d’armes s’activent alors, afin d’équiper les différents groupes de résistants de la région et leur permettre d’effectuer les missions de harcèlement que le haut commandement allié exige d’eux. Dans le courant du mois de juin, les maquisards de La Coupille reçoivent la visite des frères Fortier, résistants B.O.A. du secteur d’Arcy-Sainte-Restitue, qui viennent chercher des armes et des munitions. C’est à l’issue du chargement que la décision sera prise par Arnaud Bisson de faire quelques photos souvenirs. Les résistants du sud de l’Aisne repartiront le lendemain, laissant au maquis le gendarme stagiaire André Droit, de la brigade de Braine.
Malheureusement les opérations clandestines et les parachutages qui s’intensifient éveillent l’attention des Allemands qui renforcent les contrôles routiers. Le 30 juin 1944 dans la soirée, à l’entrée de Sains-Richaumont, face à l’église, Arnaud Bisson tombe sur un barrage routier et une vingtaine de soldats allemands. Ayant à bord de la traction des armes et des munitions, Arnaud Bisson demande alors au chauffeur Florent Debuisson de forcer le barrage, les deux autres passagers, Marc Grether et Désiré Merlin devant ouvrir le feu si nécessaire. La manœuvre réussit, mais les soldats allemands mitraillent la voiture, et une balle blesse mortellement le chef départemental du B.O.A. qui était assis sur le siège passager tandis que Désiré Merlin est lui aussi blessé.
L’attaque du maquis de Saint-Algis
La mort d’Arnaud Bisson sera un choc brutal pour les résistants du moulin de La Coupille. Dès le 1er juillet 1944, Jean Merlin prend le commandement des éléments du B.O.A. au maquis de La Coupille, et les missions des maquisards continuent de manière soutenue, entre les parachutages, les tours de garde, les armes à monter, les chargeurs de Sten et de Bren à garnir de cartouches, les grenades Gammon à charger avec du plastic, et les livraisons. Dans la nuit du 5 au 6 juillet, un parachutage a lieu, et deux avions larguent sept tonnes de matériel qui sont immédiatement ramenées au moulin de La Coupille d’où elles doivent être réparties vers les différents secteurs dans les jours suivants. Dans la nuit du 6 au 7 juillet, le groupe du maquis de La Coupille est à nouveau impliqué sur un autre terrain de parachutage près de Le Sourd, mais qui n’aura pas lieu, tandis qu’un autre est parti avec un camion chargé d’armes, de munitions et d’explosifs pour le secteur de Soissons.
Le 7 juillet, alors que la nuit s’achève, peu d’hommes restent donc au moulin de La Coupille. Vers 9h, une camionnette arrive dans la cour de la ferme, conduite par Pierre Deshayes, chef régional du B.O.A., accompagné de son adjoint Edouard, venus récupérer du matériel et des armes pour remplacer ceux qui ont été détruits lors de l’attaque de son précédent poste de commandement. Alors qu’ils effectuent le chargement et que les opérateurs radio Camille et Marcel Annoepel commencent à envoyer les messages radio habituels, l’alerte est donnée par le maquisard Gaston Baron à 10h15 : il vient d’observer sur les hauteurs de Saint-Algis, à un kilomètre du maquis, quatre voitures contenant quinze soldats allemands, dont les officiers s’affairent autour d’une carte. Il indique par ailleurs qu’il a pu observer que des camions venant d’Hirson, Vervins et Guise convergent vers le village, faisant redouter un encerclement du maquis. Dans les minutes qui suivent, avant que le maquis soit totalement investi, Pierre Deshayes et son adjoint reprennent la route pour s’échapper, emportant avec eux Mme Armand et sa nièce Gisèle lorsqu’ils passent devant la ferme du Moulin Neuf, afin de les mettre en sûreté.
En l’absence du groupe parti réceptionner le parachutage, il ne reste alors que quatorze combattants au sein du maquis de La Coupille pour en assurer la défense : Merlin, les frères Annoepel, Bachimont, Bailly, Caron, Carpentier, Dehamme, Droit, Leblanc, Lobry, Polvent, Sabon et Staveley. Chacun d’entre eux rejoint alors son poste de combat, les deux fusils-mitrailleurs de Bailly et Dehamme sont positionnés ainsi que leurs servants, tandis que Camille et Marcel Annoepel continuent frénétiquement d’émettre avec l’aide de Georges Staveley, l’aviateur anglais, pour signaler à Londres que l’attaque allemande va bientôt commencer.
Le premier à tomber est le gendarme Edmond Bachimont qui avait cru voir arriver d’autres résistants et qui est abattu par des Allemands en civil vers 10h30. Grièvement blessé, il est ramené par ses camarades Polvent et Lobry jusqu’au moulin de La Coupille. Alors que les premiers coups de feu se font entendre, Florent Debuisson, le chauffeur-mécanicien du maquis, resté à la ferme du Moulin Neuf, décide de rejoindre ses camarades, mais est arrêté par les soldats allemands. Peu à peu, plusieurs dizaines de soldats allemands resserrent leur étau et progressent à moins de 100 mètres des bâtiments sous le couvert des haies et les buissons, et seules les grenades lancées par les maquisards les maintiennent à distance. A 11h, les opérateurs-radios cessent d’émettre après avoir envoyé un dernier message sollicitant le soutien de la R.A.F. (deux appareils de la R.A.F. survoleront les lieux une heure plus tard), tandis que les coups de feu s’intensifient, les soldats allemands projetant même des obus de mortiers de petits calibres sur le moulin afin d’en déloger les maquisards.
Après trois quarts d’heure d’un combat inégal, Jean Merlin décide que le moulin de La Coupille doit être abandonné et ordonne la destruction des 8 tonnes de matériel, d’armes et de munitions stockées dans les bâtiments. Tous les documents confidentiels sont détruits puis les opérateurs-radios rejoignent les combattants afin de tenter une sortie avec la poignée de maquisards survivants alors que les balles fusent au milieu des explosions, blessant Jean Merlin et le docteur Sablon. Equipés de leurs armes et de grenades, des groupes de 4 hommes sont constitués : Jean Merlin, les gendarmes Caron et Droit et l’opérateur-radio Marcel Annoepel s’apprêtent à sortir les premiers quand une balle tue ce dernier, puis c’est au tour d’André Droit de tomber, touché au ventre, alors que ses camarades réussissent à s’échapper. Vient ensuite le second groupe, composé du docteur Morice Sablon, de Raymond Lobry, de Alfred Carpentier, de Jacques Leblanc, et d’Hector Polvent, mais en bondissant ce dernier reçoit une balle dans la cuisse droite et doit être abandonné tandis qu’il couvre le repli de ses camarades. Le troisième groupe, composé de Camille Annoepel, de Michel Dehamme, Georges Staveley et Marceau Bailly, réussit à les suivre sans pertes. Au total ce sont dix résistants qui parviennent à s’échapper en suivant le cours de la rivière d’Ambercy, tandis que les troupes allemandes compteront quant à elles douze morts et dix-neuf blessés à l’issue de l’assaut.
Peu après la fin des combats, Florent Debuisson, capturé peu après le début de l’attaque, sera amené au moulin où il pourra voir les corps de ses camarades tués ou sur le point d’être achevés. Torturé et enfermé à la prison de Saint-Quentin, puis transféré au camp de Royallieu le 27 juillet 1944, il sera déporté le 17 août 1944 au camp de concentration de Buchenwald. Affecté au kommando de Gandersheim, il survivra aux marches de la mort vers le camp de Dachau en avril 1945 avant de rentrer en France. Dans les jours qui suivront l’attaque du maquis, la détermination des résistants ne sera pas entamée, et Camille Annoepel, Georges Staveley et Michel Dehamme, qui trouvèrent refuge à Iron chez M. et Mme Mathon, informèrent Pierre Deshayes de leur volonté de continuer la lutte. Quelques semaines plus tard, le PC clandestin du B.O.A. était réinstallé à Saint-Algis, chez Gérard Chauderlier. La répression continuera d’être violente de la part des troupes d’occupation allemande dans la région, et le 31 août 1944, des S.S. ayant été attaqués près de Saint-Algis viendront mettre le feu à sept maisons, assassinant le jeune Gabriel Dudin.
Un monument à la mémoire des maquisards
Ainsi que l’écrivit le docteur Pierre Fresnel après la guerre : « Ce temps de la Résistance, il aura sans doute été le plus beau de notre vie. Ce fut le temps de l’amitié. Notre réaction, viscérale, charnelle, de douleur et de honte devant la défaite, de rage devant l’occupant, nous avait soudés les uns aux autres ; et quelles qu’aient été nos origines, nos professions, nos situations, nos options, nous étions des amis, sans réticences. Et au cours des années de la guerre, les dangers communément encourus, les épreuves communément vécues, et les arrestations, et les morts, nous ont unis plus étroitement encore ». La guerre terminée, le temps de la mémoire allait lui succéder, pour se souvenir à la fois d'Arnaud Bisson, abattu le 30 juin 1944, mais aussi de l’opérateur radio Marcel Annoepel et des gendarmes Edmond Bachimont, André Droit et Hector Polvent. Ces deux derniers reçurent la médaille de la Résistance à titre posthume et les anciens résistants du Groupement C et du B.O.A. œuvrèrent rapidement pour ériger un monument en hommage aux victimes du maquis, qui est inauguré le 8 juillet 1945.
Tous les derniers dimanches du mois de juin, tous les ans depuis 1945, une commémoration a lieu en mémoire des maquisards tombés lors de l’attaque du moulin de La Coupille et en mémoire d’Arnaud Bisson, nommé compagnon de la Libération à titre posthume le 7 juillet 1945. Dans le cadre des commémorations du 80e anniversaire de la Seconde Guerre mondiale, et afin de valoriser cette histoire et mettre en lumière ce monument, une borne du réseau départemental « Aisne Terre de Mémoire » a été inaugurée en ce lieu le 23 juin 2024.