Publié le 10 mai 2020 - Mis à jour le

L'Aisne en 1940 - 1ère partie, du 10 au 17 mai

Il y a 80 ans, le département de l’Aisne était au cœur dans la bataille de France. L’occasion de revenir sur les combats qui ont bouleversé notre territoire. 

 

10 mai 1940

Il y a 80 ans, à l’aube du 10 mai, après sept mois de drôle de guerre, la Wehrmacht passe à l’attaque sur le front occidental en déclenchant le plan Jaune : les Pays-Bas, la Belgique et le Luxembourg sont envahis et l’essentiel des forces blindées allemandes pénètre à travers l’Ardenne.

Dans l’Aisne, les premières bombes allemandes commencent à tomber sur Chauny, La Fère, Laon, Tergnier et tous les nœuds de communication routiers et ferroviaires ainsi que les terrains d’aviation.

Suivant le plan Dyle-Breda, les forces alliées se portent quant à elles en Belgique pour y faire barrage à l’invasion, à l’image des 1ère et 9e armées françaises stationnées dans l’Aisne.

 

Sur une voie ferrée, ouvriers autour d'un train de munitions déraillé - © Archives dép. de l’Aisne – 2 Fi 666
Sur une voie ferrée à Tergnier, ouvriers autour d'un train de munitions bombardé qui a déraillé. © Arch. dép. de l’Aisne, 2 Fi
Le Matin, une du 11 mai 1940 - Source : gallica.bnf.fr / BnF

 

L'Echo d'Alger, une du 11 mai 1940 - Source : gallica.bnf.fr / BnF
L'Ouest Eclair, une du 11 mai 1940 - Source : gallica.bnf.fr / BnF
Paris Soir, une du 11 mai 1940 - Source : gallica.bnf.fr / BnF
Le Plan Jaune contre le Plan Dyle-Breda

11 mai 1940

Il y a 80 ans, alors que les Alliés fondaient beaucoup d’espoir sur la résistance du fort d’Eben Emael, en Belgique, pour ralentir la traversée du canal Albert par les Allemands, celui-ci tombe en quelques heures.

Paniquée, la population belge commence à partir vers la France. En Thiérache, on voit alors des colonnes de réfugiés belges venir de l’est, jetant la panique dans la population française.

Le Matin, une du 12 mai 1940 - Source : gallica.bnf.fr / BnF
Paris soir, une du 12 mai 1940 - Source : gallica.bnf.fr / BnF

 12 mai 1940

Il y a 80 ans, les chars du Corps de Cavalerie français qui ont quitté l’Aisne deux jours plus tôt, affrontent les Allemands à Hannut dans ce qui devient la première bataille de chars de l’histoire. La menace ne vient cependant pas des plaines de Belgique mais des Ardennes jugées infranchissables.

Dans la soirée du 12 mai les troupes allemandes atteignent la Meuse à Dinant et Sedan. Le flot des réfugiés belges commence alors à se grossir des habitants du nord-est du département de l’Aisne.

Le Matin, une du 13 mai 1940 - Source : gallica.bnf.fr / BnF

 

Il y a 80 ans, l’Exode.

Témoignage d’exode de la femme d’un ancien combattant de Braye-en-Laonnois adressé au préfet de l’Aisne, le 6 février 1943 :

« Après avoir déjà subi les malheurs de la guerre 14-18 où nous avons souffert quatre années et perdu par notre évacuation en 1917 la plupart de notre intérieur, nous avions réussi étant jeunes encore par notre travail et l’économie à arriver au moment où mon mari, après 26 ans à la SNCF, nos enfants bien élevés et mariés à pouvoir, pour finir nos vieux jours tranquilles, à acheter non pas un château mais un baraque de 24 m de long sur 6 m de large, comprenant six pièces d’habitation et un grand bâtiment comme dépendance : nous y vivions heureux et tranquilles avec notre petite retraite de 8000 francs par an, notre jardin pour les lapins, etc. Mais survient la deuxième catastrophe, chose que nous ne pouvions croire, l’évacuation du village le 12 mai 1940 à 2 heures du matin. »

Source : Archives départementales de l’Aisne, R 6241.

Paris soir - une du 13 mai 1940 - Source : gallica.bnf.fr / Bn

 13 mai 1940

Il y a 80 ans, alors que les troupes franco-britanniques débarquent à Bjerkvik en Norvège afin de contrer les Allemands, la surprise est totale sur la Meuse. À Dinant, Monthermé et Sedan, les divisions blindées allemandes font une percée, couvertes par des fumigènes et le soutien de leur aviation d’assaut. Très vite des têtes de ponts sont constituées et les avant-gardes lancées vers l’ouest. A Londres, pressentant la difficulté de la tâche qui l’attend dans cette guerre, le nouveau Premier ministre Winston Churchill annonce aux Britanniques « du sang, du labeur, des larmes et de la sueur ».

       

Le Matin, Une du 14 mai 1940 - Source : gallica.bnf.fr / BnF
L'Echo d'Alger, Une du 14 mai 1940 - Source : gallica.bnf.fr / BnF
L'Intransigeant, Une du 14 mai 1940 - Source : gallica.bnf.fr / BnF
Le Petit Parisien, Une du 14 mai 1940 - Source : gallica.bnf.fr / BnF

14 mai 1940

Il y a 80 ans, le front est enfoncé et l’aviation allemande continue ses bombardements sur les arrières de l’armée française, comme à Tergnier et Guignicourt, causant près de 200 morts et 2 000 blessés en quelques jours. Cette brutale confrontation à la guerre renforce la résolution de beaucoup de civils de prendre la route de l’Exode. Aux Pays-Bas l’armée néerlandaise capitule alors que Rotterdam est massivement bombardé, tandis qu’en Belgique les troupes alliées font face à la Wehrmacht à Gembloux.

Le Matin, Une du 15 mai 1940 - Source : gallica.bnf.fr / BnF
L'Echo d'Alger, Une du 15 mai 1940 - Source : gallica.bnf.fr / BnF
L'Ouest-Eclair, Une du 15 mai 1940 - Source : gallica.bnf.fr / BnF
Le Grand Echo du Nord, Une du 15 mai 1940 - Source : gallica.bnf.fr / BnF

15 mai 1940

Il y a 80 ans, dans la matinée, commence la bataille de Stonne où de nombreux Axonais sont engagés au sein de la 3e division d’infanterie motorisée. Cette journée marque en effet les premières tentatives françaises pour contre-attaquer la percée allemande, à Flavion, en Belgique ou encore à La Horgne.

Dans l’Aisne, cette journée marque aussi le début de l’invasion quand les avant-gardes de la 6. Panzer-division traversent Rozoy-sur-Serre à 16h puis atteignent Montcornet à 17h avant de prendre la route de Vervins, suivies de près par les 1. et 2. Panzer-divisionen qui remontent les rives de la Serre jusque Marle. L’intensification des bombardements pousse de plus en plus de monde sur les routes où rapidement tous les véhicules se côtoient, de l’automobile à la bicyclette en passant par la voiture à bras.

Pour contrer l’invasion allemande, l’armée française tente de rétablir la situation et décide d’envoyer la 2e division cuirassée du général Bruché en Thiérache et la 4e division cuirassée du colonel de Gaulle dans le Laonnois. Ce dernier arrive à Bruyères-et-Montbérault dans la soirée. Des avions d’observation signalent alors que les Allemands sont à Montcornet et les forces françaises reçoivent l’ordre d’y lancer des reconnaissances.

Les Allemands dans Rozoy-sur-Serre, mai 1940 - © Archives dép. de l’Aisne - 2 Fi 9
Colonne de chars de la 8e Panzer-division en Thiérache en mai 1940 - © Archives dép. de l’Aisne - 2 Fi 19
Plaque commémorative posée sur la maison où le colonel de Gaulle installa son PC à Bruyères-et-Montbérault - ©CD02
Le Matin, Une du 16 mai 1940 - Source : gallica.bnf.fr / BnF
L'Echo d'Alger, Une du 16 mai 1940 - Source : gallica.bnf.fr / BnF
L'Intransigeant, Une du 16 mai 1940 - Source : gallica.bnf.fr / BnF

 

 16 mai 1940

Il y a 80 ans, aux premières lueurs du jour, Vervins tombe aux mains des Allemands tandis que de violents affrontements ont lieu avec des unités françaises en repli à Brunehamel puis Mont-Saint-Jean. Dans la matinée, un groupement de chars de la 2e division cuirassée commandé par le commandant Bourgin charge en direction de Montcornet avec deux compagnies de chars B1 Bis et une compagnie de chasseurs portés et détruit plusieurs blindés allemands avant de se replier sur Marle. Il est suivi de près par les premiers éléments des 1. et 2. Panzer-divisionen qui se heurtent cependant à une vive résistance du commandant Houdry et de ses hommes qui ont barricadé les accès de Marle et mis en défense la ville, résistant jusqu’au soir. À l’issue de cette longue journée les avant-gardes allemandes sont déjà aux portes de Guise et d’Hirson tandis qu’à Bruyères-et-Montbérault, le colonel de Gaulle prépare son attaque sur Montcornet.

Groupe de chars et véhicules de la 6e panzerdivision à l’arrêt dans un champ (...) mai 1940 - © Arch. dép. de l’Aisne - 2 Fi 577

 

Vue d'un convoi de prisonniers de guerre français sur la route Guise-Hirson, mai-juin 1940 - © Arch. dép. de l’Aisne - 2 Fi 353

 

Gare de Montcornet bombardée - © Archives départementales de l'Aisne - 2 Fi 43
Motocyclistes allemands sur une place de Guise auprès de vestiges de matériel (...) - © Arch. dép. de l’Aisne - 2 Fi 337
Véhicules et soldats allemands dans une rue de Guise, mai-juin 1940 - © Arch. dép. de l’Aisne - 2 Fi 349
Dans une rue de Guise, char B1 bis « Ouragan » n°260, abandonné après les combats - © Arch. dép. de l’Aisne - 2 Fi 336
Le Matin, Une du 17 mai 1940 - Source : gallica.bnf.fr / BnF
L'Intransigeant, Une du 17 mai 1940 - Source : gallica.bnf.fr / BnF

 

Il y a 80 ans, l’armée française manque cruellement de renseignement sur la localisation exacte des Allemands qui progressent très vite. Dans l’après-midi, le 3e régiment d’automitrailleuses (3e RAM), envoyé en urgence depuis l’Est pour tenir les ponts sur la Serre et l’Hurtaut, ne peut atteindre ses objectifs et livre de violents combats à Dizy-le-Gros où il est presque décimé. Aujourd’hui encore, on peut voir le monument dédié aux morts du 3e RAM dans le centre-bourg.

 

Le monument du 3e RAM à Dizy-le-Gros - © CD02

 

Il y a 80 ans, afin de perturber au maximum l’avance allemande, l’aviation de bombardement française va effectuer de nombreuses sorties sur les routes de Thiérache. Ainsi une patrouille de deux Bréguet 693 attaquent en vol, rasant le nœud routier de Montcornet pendant que des avions de chasse mitraillent les colonnes allemandes dans la région Laon-Vervins-Rozoy. Le groupe de bombardement I/12, équipé d’appareils Lioré et Olivier 451 (LéO 451) et basé à Soissons, effectue aussi des sorties, non sans pertes. Vers 13h, dix LéO 451 attaquent les blindés allemands autour de Montcornet mais la défense antiaérienne allemande est particulièrement intense. Le LéO 451 n°54 est abattu au-dessus de Raillimont et ses quatre membres d’équipages sont tués tandis que le LéO 451 n°105 est également touché. Tandis que son équipage ne compte qu’un tué, les débris de l’appareil gisent dans une pâture de Bosmont (voir photographie).

 

Un bombardier Lioré et Olivier 451 - Arch. dép. de l’Aisne - 2 Fi 343
La carcasse du LéO n°105 à Bosmont - © Arch. dép. de l’Aisne - 2 Fi 343

 

 17 mai 1940

Il y a 80 ans à l’aube, les 85 chars de la 4e DCR du colonel de Gaulle s’élancent vers Montcornet afin de réaliser une reconnaissance offensive dans le flanc de ces mêmes forces blindées allemandes. Conscients du danger qui menace leurs arrières à Montcornet, les Allemands ont disposé des mines sur tous les points de passages et organisent des positions défensives à l’aide de pièces antiaériennes et antichars. Après avoir traversé Liesse, Bucy-lès-Pierrepont, Clermont-les-Fermes d’une part, Boncourt et La Ville-aux-Bois-lès-Dizy d’autre part, les chars de la 4e DCR pénètrent dans Montcornet et Lislet sans pouvoir franchir les ponts. Faute d’infanterie, d’essence et de transmissions radio efficaces, les chars légers se replient dès 15h, puis les chars lourds de 21h à 22h, harcelés par les bombardiers en piqué allemands. Le succès de la 4e DCR à Montcornet est surtout d’ordre psychologique : au sein de la 4e DCR l’expérience du terrain fut formatrice et la confiance est installée.

 

Monument de la bataille de Montcornet - ©CD02
Char Renault R 35 détruit à l'entrée de Montcornet - © Arch. dép. de l’Aisne - 2 Fi 14
Monument du char B1 Bis « Sampiero Corso » de la Ville-aux-Bois-lès-Dizy
Groupe de soldats allemands posant sur l'épave du char de guerre B1 bis « Vauban » (...) - © Arch. dép. de l’Aisne - 2 Fi 17
Groupe d'officiers allemands posant devant le char B1 bis « Lyautey » du 46e BCC (...) - © Arch. dép. de l’Aisne - 2 Fi 1

Il y a 80 ans, le colonel de Gaulle lançait ses chars en direction de Montcornet. Dans le cadre de cette commémoration, le Conseil départemental de l’Aisne vous propose de revenir sur ces combats à travers une story-map.

https://storymaps.arcgis.com/stories/0b74fb8215fb44c191b8febc5bdb1a10

Il y a 80 ans à l’aube, 80 chars de la 2e DCR répartis sur les ponts de l’Oise sont violemment attaqués par les panzers allemands qui constituent immédiatement des têtes de ponts dans le Vermandois. La journée du 17 mai est aussi intense dans tout le nord-est du département puisque des combats ont également lieu à La Capelle que défendent des tirailleurs nord-africains face à la 8. Panzer-division.

Colonne de militaires allemands passant près du char B1 Bis « Glorieux » (...) - © Arch. dép. de l’Aisne - 2 Fi 479
Char B1 bis « Typhon » du 8e BCC abandonné entre Guise et Saint-Quentin - © Arch. dép. de l’Aisne - 2 Fi 18
Char B1 bis n° 257 « Bourrasque » du 15e bataillon de chars de combats (BCC), immobilisé(...) - © Arch. dép. de l’Aisne - 2 Fi 2

 

Soldats allemands devant l'église d'Hirson - © Arch. dép. de l’Aisne - 2 Fi 44
Motocycliste allemand à côté d'un convoi d'artillerie de canons de 75 mm abandonné (...) - © Arch. dép. de l'Aisne - 2 Fi 338

 

Camions abandonnés dans une rue de La Capelle traversé par les troupes allemandes - © Arch. dép. de l’Aisne - 2 Fi 339
Le Matin, Une du 18 mai 1940 - Source : gallica.bnf.fr / BnF
Excelsior, Une du 18 mai 1940 - Source : gallica.bnf.fr / BnF
L'Echo d'Alger, Une du 18 mai 1940 - Source : gallica.bnf.fr / BnF
L'Ouest-Eclair, Une du 18 mai 1940 - Source : gallica.bnf.fr / BnF

 

Il y a 80 ans l’aviation alliée déploie de nombreux efforts afin d’endiguer l’invasion des troupes allemandes. Dans la matinée, alors qu’ils attaquent en direction de Montcornet, les hommes de la 4e DCR remarquent au-dessus de Liesse trois traînées blanches d’avions anglais volant à très haute altitude et une traînée de chasseur allemand qui les poursuit. En deux minutes les Anglais sont abattus et foncent vers le sol en feu. Il s’agissait de bombardiers Bristol Blenheim du No. 82nd Squadron RAF de retour d’une mission sur Gembloux en Belgique, dont les membres d’équipages reposent encore à Lappion, Festieux, Pancy-Courtecon et Presles-et-Thierny

Bombardier Bristol Blenheim en vol

 

Il y a 80 ans l’aviation française tente elle aussi de harceler les colonnes motorisées allemandes qui traversent le département de l’Aisne, mais les défenses antiaériennes et l’aviation de chasse allemandes sont particulièrement vigilantes. Le bombardier LéO 451 n°122 est ainsi touché lors d’une mission de bombardement. Son pilote, le sergent-chef Gombert, se sacrifie en restant aux commandes de l’appareil pour permettre aux autres membres d’équipage de sauter en parachute mais un seul survivra tandis que le bombardier s’écrase près d’Esquéhéries. Un autre bombardier est aussi abattu près de Guise. Le LéO 451 n°40 s’écrase à Macquigny, tuant son équipage et laissant des débris qui resteront quelques temps au milieu des champs (voir photographies).

Un bombardier LéO 451
Les débris du bombardier LéO 451 n°40 près de Guise - © Arch. dép. de l’Aisne - 2 Fi 583
Les débris du bombardier LéO 451 n°40 près de Guise - © Arch. dép. de l’Aisne - 2 Fi 584

 

Il y a 80 ans, le quotidien des Axonais est aussi celui de l’Exode, 75 000 Axonais ayant déjà gagné la Mayenne, tandis que d’autres sont encore sur les routes, comme Maurice R. : « J’organise le départ ainsi : les deux garçons rouleront en vélo devant la voiture, en éclaireurs, pour signaler les avions. Dans la voiture se trouveront comme prévu Mme Dolle, ses deux enfants, Janine et moi-même qui conduirai. J’ai cru bon de ne pas utiliser les grandes routes surveillées par les avions. Tout va très bien jusqu’à Neuilly-Saint-Front. Peu après Neuilly-Saint-Front, nous descendons une petite route quand mes éclaireurs (Claude et Pierre) font signe que des avions arrivent dans notre direction. Je m’arrête aussitôt en disant à mes passagères d’aller se coucher dans le champ qui domine et, reculant la voiture, je la mets derrière, contre le talus de la route. Comme je suis, à ce moment-là, presque face à l’autre talus, je vois devant moi, de l’autre côté, des grandes niches creusées dans ledit talus et bourrées de caisses d’obus de 75. C’est la réserve d’une batterie de DCA qui est à proximité. Or, cette batterie ne tire pas un seul obus, alors que les avions viennent droit sur elle. Comme c’est étrange. Un observateur comme moi ne peut s’empêcher de conclure. Il est trop tard pour changer de place. Je n’ai que le temps de quitter la voiture et de me jeter à terre, les bombes pleuvent ! Les avions continuent sur Château-Thierry. Je reviens à la voiture et la mets sur la route sans attendre mes voyageuses, je pars rejoindre mes deux fils, en leur expliquant que pour nous, la voiture est notre seule planche de salut pour nous rendre à Laval le plus rapidement. Cette peur passée, nous repartons et traversons Saint-Cyr-sur-Morin à la nuit tombante. »

Source : Jean-Pierre Guéno, Paroles d’exode mai-juin 1940, Paris, Éditions J’ai Lu, 2015, p.43-44.

 

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