On doit notamment à Jean Le Mauve « Les contes de la dame verte et autres contes picards » qui sera son plus grand succès dans les années 80. Il rencontre en 1988 Christine Brisset, elle aussi typographe et créatrice des éditions L’impatiente.
La petite maison d’édition installée à La Ferté-Milon puis à Aizy-Jouy se spécialise dans une poésie d’inspiration rurale et met en lumière des auteurs tels que le poète d’origine roumaine Ilarie Voronca ou Pierre Autin-Grenier dont elle édite le premier ouvrage « Jours anciens ».
Jean Le Mauve s’éteint en 2001, Christine Brisset-Le Mauve reprend son catalogue et poursuit son oeuvre jusqu’à ce jour. Parmi les talents qu’elle plébiscite on peut notamment citer le poète Olivier Deschizeaux dont elle a édité les recueils « La Nuit profonde » et « Le cavalier d’argile ».
Christine Le Mauve travaille sur des machines qui semblent avoir traversé l’histoire. Et encore, l’increvable Heidelberg qui trône dans son atelier est électrifiée ! Ce qui n’est pas le cas de sa voisine que l’on actionne au pied ! On comprend mieux dès lors que L’Arbre se spécialise dans les petits tirages. « En général c’est autour de 200 exemplaires. Il ne faut pas s’imaginer que c’est un métier dont on vit correctement. Au mieux, la sortie d’un recueil va financer le suivant, ce qui est déjà bien. »
Détentrice d’un savoir-faire qui se fait de plus en plus rare, Christine Le Mauve vit principalement des interventions qu’elle fait auprès de divers publics : scolaires, associations, centres sociaux…
« En prison, j’animais d’abord un travail d’écriture avec les détenus, puis je les formais à la typographie pour finalement imprimer un recueil de leurs textes sur une de mes machines. Se retrouver avec dans les mains un livre où étaient imprimés leurs écrits, c’était un grand moment ! »